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Bienvenue à Meshkenu – Le Chemin de Guérison

Meshkenu, qui signifie « Le Chemin », est un lieu sacré de guérison, d’autonomisation et de reconnexion pour les femmes autochtones et leurs familles. Situé au cœur de la nature à St-Tite-des-Caps, Meshkenu offre un espace où les enseignements traditionnels, les cérémonies et les cercles de guérison guident vers un bien-être émotionnel, spirituel et physique. Rejoignez-nous sur ce chemin de guérison et de solidarité, enraciné dans nos traditions ancestrales.

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SUR LA TERRE SACRÉE DE MISSINAK
MESHKENU – LE CHEMIN ROUGE

Je m’appelle Maïa et Missinak est ma patrie
Je suis d’ici même si je viens de très loin
Je suis sur ma terre d’accueil dans mon clan adoptif
Je suis fille du Nil et des Grands Lacs africains
Je suis fille du Saint-Laurent et des splendides Appalaches
Je suis faite d’essence d’Eucalyptus et des Épinettes
Je suis celle qui a l’honneur d’être invitée à prendre parole
Dans cette grandiose Cathédrale à ciel ouvert

Je suis fille du Sud et femme de feu
Je suis celle qui a entendu l’appel du Nord
Je suis le chant des grands vents qui sifflent
Mes ancêtres me demandent de m’incliner
Pour honorer les vôtres

Ils sont contents d’être dignement représentés
À cet immense et inspirant cercle des nations
À ce magnifique concert de tous les peuples
Je marche droit vers un horizon ouvert
Je suis au seuil de la grande maternité universelle
J’ai déjà vu neigé – je ne suis pas d’hier
Je suis née au dernier siècle à la source du Nil
Je suis née par un doux soir d’automne
Dans un nid chaud au creux de nos milles collines
Dans une sérénade en canon de berceuses de mon clan

J’ai grandi dans un espace vert et ouvert
Dans un clan solidaire et généreux
Entre les lacs et les montagnes
Entre les rivières et les terres arables
Entre les vaches et les moutons
Entre les Eucalyptus et les conifères
Entre beaucoup d’enfants et de grands-mères

J’ai grandi dans un monde aux multiples voix
Ma grand-mère donnait des leçons d’Ubuntu
Elle disait qu’un véritable Muntu sait écouter
Il écoute le jour comme la nuit
Il écoute le ciel comme la terre
Il écoute l’esprit des plantes comme celui des animaux
Il écoute les vivants et les ancêtres

Elle, ma grand-mère elle ne parlait qu’une langue
L’unique langue de son clan aux accents multiples
Souvent elle chantait les berceuses
Comme elle murmurait des confidences
Souvent sa parole était silencieuse
Comme une éternelle et ardente prière
Parfois elle empruntait les mots aux griots
À ceux qui ont gardé les mots de nos ancêtres

La langue de ma grand-mère
Était vaste comme un pays
Dans sa langue nous étions tous contenus
Nous étions comme à la maison
Nous avions un ample chez-nous
Dans sa langue comme dans une maison ouverte
On cultivait l’ubuntu on apprenait à être humain

Dans sa langue il y avait de l’espace pour tous
Dans sa langue il y avait de la place pour tout
On écoutait le vent et on entendait la terre
On écoutait le feu et on appelait la pluie
Au soleil levant on berçait les enfants
Au crépuscule on écoutait les anciens
Et au clair de la lune les confidences des mères

La langue de ma grand-mère était hospitalière
Comme un immense territoire accueillant
Elle disait que là où il y a l’amour
On peut coucher à cinq sur une peau de Lapin
Puis un jour – je suis partie loin en allant à l’école
J’ai ainsi immigré dans une autre langue
La magnifique langue de Molière et de Racine

La langue de Racine était belle et élégante
Elle savait dire l’amour et les grandes tristesses
Elle avait comme seul défaut de me vouloir entière
Elle voulait supplanter celle de ma grand-mère
Elle voulait me laver de cette noirceur immémoriale
Elle voulait me blanchir comme à l’eau de javel
Elle voulait me travestir et trahir les miens

À l’école où j’ai appris à lire et à écrire
On revendiquait la suprématie et la primeur du français
Sur la langue barbare de ma grand-mère
Et comme de raison ce n’était qu’un dialecte comme ils disaient
Il nous fallait consentir à apprendre une vraie langue
Une langue proche des dieux pour enfin s’élever
Pour enfin renaitre loin de soi – loin de chez soi

Je suis Renée et je parle français
Je suis une peau noire et un masque blanc
Petite sœur de Fanon j’ai la psyché à décoloniser
Je ne sais plus penser dans la langue de ma grand-mère
Je ne sais plus dire la flore et la faune de son terroir
Je ne sais plus conter des histoires ni chanter les berceuses
Je nage à contre-courant pour me récupérer l’âme et la langue

Je suis venue ici pour écouter et m’inspirer
Je suis venue pour voir - toucher et entendre
Pour aimer et apprendre les mots et les pas de danse
de ta Terre Sacrée
Pour accueillir et honorer les gestes émancipateurs de tes filles
Pour te voir battre le tambour mère afin de réveiller mes mémoires
Je suis venue prier avec toi pour que nous soit rendu nos langues
Notre droit de nous raconter dans une langue décolonisée

Je suis venue solidaire en quête de sororité
Je suis venue humble en soif de réciprocité
Je suis venue chanter et danser avec vous
Je suis venue honorer vos efforts et vos créations
Je suis venue rencontrer la terre promise et me réanimer l’espoir
Je suis venue battre le tambour et chanter les chants de réconciliation
Je suis venue rejoindre le clan des adoptants de Missinak

Je repars inspirée et pleine de gratitude
Je repars nourrie et enseignée
Je repars adoptée et adoptante
Je repars plus riche que je ne suis venue
Je repars plus pleine, plus complète, plus sereine
J’ai acquis l’espoir que nous saurons nous laisser être et être ensemble
Nous aurons réinventé l’espoir et rebâtir une terre hospitalière

Je pars avec vous dans mon cœur
Je suis accompagnée d’une forêt entière
Je suis habillée d’une robe rouge de mes sœurs d’esprit
J’ai été purifiée à la sauge et j’ai brulé du tabac dans un feu sacré
J’amène avec moi une tresse de foin d’odeur
Après avoir communié au Castor et au pain bannique
Je repars enrichie d’une nouvelle langue : Migwetc.
Jeanne-Marie Rugira, Été 2019

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